Premier Degré : Des moyens nouveaux et une politique qui interrogent

Suite aux annonces de Jean-Michel Blanquer, concernant le moratoire sur les fermetures de classes en milieu rural, une nouvelle dotation de 1200 postes a été attribuée au 1er degré dont 25 pour le Limousin qui était à zéro.

Nous nous réjouissons évidemment de cet abondement en postes pour notre académie, pourtant celui-ci nous interroge à plus d’un titre.

Il nous interroge d’abord sur la valeur et le rôle que notre ministère donne aux instances de dialogue social

En janvier, le Sgen-CFDT dénonçait les suppressions de postes, rappelant au passage que, dans des contextes de baisse démographique comparables, d’autres gouvernements avaient fait d’autres choix budgétaires, permettant une réelle amélioration des taux d’encadrement.

Le Sgen-CFDT dénonçait également cette gestion au coup par coup, commune par commune, de la carte scolaire ne permettant pas d’avoir une réelle politique d’aménagement du territoire en termes d’accès à de bonnes conditions de scolarisation.

Nous avions dénoncé enfin la pauvreté des moyens ne permettant même pas de tenir les annonces médiatiques du ministre sur le dédoublement des classes de GS en REP et le maximum de 24 élèves en GS CP et CE1 ailleurs…

L’émotion des sénateurs LR aura donc pesé davantage sur les décisions du ministère que la parole des représentants des personnels dans les instances, ici et ailleurs…

En l’espace d’une semaine, il a été possible de trouver 1248 postes pour abonder les moyens de cette rentrée dans le premier degré…alors qu’en janvier cela était, nous disait -on,  impossible…

Nous nous interrogeons aussi sur la provenance de ces moyens :ecole

Contrairement à ce qu’affirmait il y a tout juste deux ans le président de la république il existe de l’argent magique ?

Nous nous interrogeons sur l’objectif poursuivi :

Si nous nous félicitons encore une fois de cet apport de moyens pour l’école, les choix arbitraires du ministère relèvent plus de la communication que d’un véritable projet pour l’école…
Le critère retenu recouvre tant de réalités différentes. Qu’est-ce qu’une commune de moins de 5000 habitants ?
C’’est à la fois un chef- lieu de canton tout comme une commune périphérique d’une grande agglomération avec son école de 15 classes aussi bien qu’un village de 400 habitants avec ses 2 classes multiniveaux…

Si cette mesure s’inscrit dans  le contexte actuel, on aurait pu chercher à privilégier au moins en partie le raccrochage des élèves les plus fragiles, par exemple en recréant des postes Plus de maitres que de classes pour que les équipes puissent faire de la différenciation dans des conditions plus favorables.

Enfin face à ce changement de cap soudain pris sous le coup de l’émotion du moment nous nous interrogeons sur la pérennité de ces moyens et de la logique qui a prévalu à leur attribution…

L’école a besoin d’un projet, construit et concerté avec ses acteurs et l’ensemble de la société…les annonces médiatiques et les coups de communication ne constituent pas à nos yeux un projet ambitieux.