Auto-confinement : le Ministre ne s’adresse toujours pas aux personnels

Suite à l'annonce dans les journaux de la tolérance d'absence des élèves pour jeudi 17 et vendredi 18 décembre, les interrogations sont nombreuses dans les écoles, collèges et lycées.

Il est normal que le Ministère de l’Éducation Nationale suive les recommandations du conseil scientifique. Celui-ci préconise en effet que les personnes souhaitant avoir des repas en famille s’auto-confinent une semaine, à partir de jeudi 17 décembre (à lire par exemple sur France Inter). Mais, encore une fois, nous sommes décontenancés devant cette stratégie de communication.

Cette annonce à la presse, avant la communication aux personnels, est la dernière d’une longue série.
Après le confinement où « tout était prêt », après l’hommage à Samuel Paty annulé, voici des vacances anticipées, dont les familles sont prévenues avant les personnels.

Les collègues sont remontés. Les coups de fil se multiplient dans les établissements scolaires, mettant notamment les directeurs et personnels de direction dans une situation très compliquée. Alors qu’ils organisent le suivi des apprentissages dans cette période difficile, les personnels ne comprennent pas qu’une fois encore, les informations circulent par voie de presse.

Cette stratégie de communication casse encore davantage (si c’était encore possible) la confiance des personnels en leur Ministre.

Une fois encore, le Gouvernement annonce à la dernière minute, et d’abord dans les médias, des modifications concernant l’accueil des élèves #onestpret.
Dans certaines académies, les #perdir reçoivent l’avis du conseil scientifique sans aucun message joint.
Le Sgen-CFDT et ses syndicats ont interpellé l’Education Nationale localement et au niveau national : à nouveau une mise en tension de toutes et de tous, une impossibilité d’informer correctement les personnels, les élèves, les parents, ni de préparer pédagogiquement quoi que ce soit.
Est-ce que l’épidémie est complexe ?
Oui.
Y a-t-il des solutions magiques facilement transposables en France qui marchent à coup sûr ? Sans doute pas.
Est-ce que ça empêche d’anticiper ?
Non, sauf à refuser d’envisager tous les scénarii que les épidémiologistes décrivent.
La date de Noël est connue depuis longtemps (enfin il nous semble), et quand le Gouvernement a décidé de permettre des réunions de famille, il aurait dû anticiper les conséquences entre autres pour L’Éducation Nationale.
Lors de la réunion du 10 décembre, le sujet n’est pas abordé par le Ministère.
Clairement, l’annonce de ce matin n’a pas fait l’objet de concertation et les personnels se retrouvent à devoir gérer ça une nouvelle fois à la dernière minute. Il est grand temps de préciser comment le gouvernement veut articuler les principes de gestion de la crise et sortir de l’urgence.
La contradiction entre le discours « l’école n’est pas un foyer de diffusion du virus » et la proposition d’auto-confinement ces 17 & 18 décembre est difficilement tenable.
Le Sgen-CFDT demande depuis plusieurs mois des études épidémiologiques actualisées et sérieuses. Elles n’arrivent pas, et le Ministère ne dit pas s’il les a demandées, si elles sont en cours.
Si le risque zéro n’existe pas, de la cohérence et de la clarté sont nécessaires, ainsi que des mesures réelles pour mieux équiper les personnels au contact d’un grand nombre d’élèves, en particulier dans les moments où la distanciation et le port du masque sont impossibles #cantine.
Et à quand une info, des chantiers qui démarrent pour permettre la réelle ventilation de toutes les classes, des cantines,… ? Scolariser et éduquer les enfants pendant la pandémie est nécessaire pour notre société, mais il faut y consacrer les moyens adéquats.
Catherine Nave Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT