Lettre de Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale, aux adhérentes et adhérents du Sgen-CFDT. Défendre la démocratie, les valeurs fondamentales d'égalité et de justice sociale, empêcher l'accès au pouvoir du Rassemblement national et de son programme réactionnaire et discriminatoire...
À l’attention des adhérentes et adhérents du Sgen-CFDT
Bonjour à toutes et tous,
Les partis d’extrême-droite ont rassemblé au premier tour de l’élection présidentielle le tiers des voix de nos concitoyens et concitoyennes. Une fois de plus, Marine Le Pen est qualifiée pour le second tour. Nombre d’électrices et électeurs, fatigué.e.s par des années de crises sociales et sanitaire, exaspéré.e.s par une manière d’exercer le pouvoir que la CFDT a contestée dès 2017 et tout au long du quinquennat, hésitent encore sur leur vote au second tour. Certains et certaines d’entre vous s’interrogent sans doute, ayant en mémoire des désaccords que la CFDT, le Sgen-CFDT ont eu avec les gouvernements ces cinq dernières années, ayant en tête ce qui dans le programme d’Emmanuel Macron ne nous convient pas.
Il y a, dans notre société, de la colère, de l’exaspération, des haines fortes. Nous les connaissons.
Nous fondons notre engagement sur des valeurs, des convictions fortes sur lesquelles nous ne transigeons pas…
En adhérant, en militant à la CFDT, nous cherchons en permanence par nos débats, nos réflexions, nos actions collectives à transformer les colères et les exaspérations en projets, en revendications, en actions pour changer la société, pour améliorer la société, pour construire un avenir porteur de justice sociale, dans lequel nous prenons au sérieux de l’urgence écologique qui s’impose à nous. En adhérant et en militant à la CFDT, nous refuserons toujours de faire de la haine un fond de commerce. Nous fondons notre engagement sur des valeurs, des convictions fortes sur lesquelles nous ne transigeons pas :
- la démocratie,
- l’émancipation,
- la solidarité au sein de notre société et à l’international,
- la lutte contre les inégalités, contre toutes les formes de discriminations, et donc le refus du racisme, du sexisme, des LGBTphobies.
Nous sommes à l’heure de défendre les principes démocratiques, l’Etat de droit, à l’heure de refuser l’instauration de la discrimination légale.
Au regard de ce qui nous fonde, au regard du programme de Marine Le Pen et du Rassemblement national, FHaine, nous ne sommes pas à l’heure du choix pour un programme politique. Nous sommes à l’heure de défendre les principes démocratiques, l’Etat de droit, à l’heure de refuser l’instauration de la discrimination légale.
Le ripolinage du programme et de l’expression publique de Marine Le Pen et des cadres du RN ne doit pas faire illusion et je vous engage chacune et chacun à en débattre autour de vous afin de rappeler ce qu’ils veulent mettre en sourdine pour séduire.
Un projet de société totalement incompatible avec notre projet pour l’école et le système de formation.
Leur projet de société est foncièrement réactionnaire, discriminatoire et attentatoire aux institutions qui préservent les libertés individuelles et collectives. Leur objectif est bien de soumettre très rapidement par référendum une loi qui instaurera la discrimination légale entre français et étrangers dans l’accès au logement, à l’emploi, aux aides sociales, à un certain nombre de services publics.
Ce projet de société est totalement incompatible avec notre projet pour l’école, pour le système de formation. Toutes nos résolutions sont tendues vers la réduction des inégalités, l’éducation à la solidarité et la non discrimination, l’émancipation par l’accès au savoir. Toutes nos résolutions sont tendues vers la capacité de notre société, ouverte, à produire des connaissances nouvelles dans tous les champs pour construire un avenir collectif humaniste et porteur de progrès.
Un vote de défense de la démocratie, de valeurs fondamentales d’égalité, de justice sociale, de refus des discriminations.
Empêcher que le projet réactionnaire du Rassemblement national, empêcher que ces idées nauséabondes accèdent au pouvoir ou soient trop proches de l’être, ne peut passer aujourd’hui que par le vote Emmanuel Macron : un vote de défense de la démocratie, de valeurs fondamentales d’égalité, de justice sociale, de refus des discriminations. Nous en dirions de même pour n’importe quel autre candidat républicain face à tout candidat d’extrême-droite.
Ni validation du bilan du quinquennat, ni approbation de programme du candidat Macron.
Ce vote n’est pas une validation du bilan du quinquennat, ce n’est pas une approbation du programme du candidat. Ce vote est l’affirmation de notre indéfectible attachement aux valeurs et principes qui fondent notre engagement. Cet engagement se poursuivra par notre action collective, construite, réfléchie, continue pour une société plus juste, pour améliorer les conditions de vie, de travail de toutes et tous, pour une société qui s’engage résolument dans la transition écologique, dans laquelle la solidarité s’incarne aussi par l’attention réciproque que nous nous accordons et par le refus de toutes les formes de discriminations.
Ne pas renoncer au pouvoir d’agir que constitue le droit de vote.
Nous savons que la tentation de l’abstention ou du vote blanc est forte. Une telle option revient à laisser le choix aux autres, à renoncer au pouvoir d’agir que constitue le droit de vote. Nous ne devons pas nous y résoudre.
Votons, faisons voter autour de nous, convainquons que le FHaine ripoliné en RN n’est pas une option pour qui est attaché.e à la démocratie, aux droits humains en France et dans le monde.
Catherine Nave-Bekhti
Secrétaire générale du Sgen-CFDT