Le départ à la retraite : une inégalité pour les enseignants du 1er degré !

Les instituteurs et institutrices, les PE sont les seuls travailleurs et surtout travailleuses de France à ne pas avoir le droit de partir à la retraite à leur date anniversaire. Le Sgen-CFDT rencontre les parlementaires, en Corrèze, le Sgen-CFDT Limousin écrit aux députés.

Madame, Monsieur

Dans le contexte des débats sur la réforme des retraites et en tant que représentante CFDT des personnels de l’Éducation nationale, nous tenons à attirer votre attention sur le sujet du départ à la retraite :

Les instituteurs et institutrices, les professeur.e.s des écoles sont les seuls travailleurs et surtout travailleuses de France à ne pas avoir le droit de partir à la retraite à leur date anniversaire.

Pour le Sgen-CFDT, il est temps de corriger cette inégalité et donc de demander et soutenir l’abrogation l’article L 921-4 du Code de l’Éducation.

Toute la CFDT est mobilisée contre le report à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Les salarié.e.s et les agents publics nombreux et nombreuses dans la rue dès le 19 janvier témoignent de leur opposition à un projet de réforme brutal et injuste.

En l’état, le projet de loi du Gouvernement, combiné à l’interdiction pour les enseignant.e.s du premier degré de partir à la retraite en cours d’année scolaire va de fait imposer à des collègues un allongement de leur carrière au-delà de 64 ans.
Ces enseignant.e.s seront davantage pénalisés alors même que la DEPP (Direction de l ‘évaluation de la prospective et de la performance) montre déjà qu’ils sont celles et ceux qui partent le plus à la retraite avec de la décote parmi tous les personnels de l’Éducation nationale.

Ce sont ainsi 34 % des personnels du premier degré qui partent avec une décote. Ce sont 10 % d’entre elles et eux qui partent avec une décote de moins de 5%.

Pour le Sgen-CFDT c’est le signe que des professeur.e.s des écoles, du fait de l’impossibilité de partir à la retraite en cours d’année scolaire et des conditions de travail, sont acculé.e.s à partir plus tôt à la retraite pour ne pas faire l’année qui serait l’année de trop. Ces départs anticipés ont une incidence non négligeable sur les montants des retraites tout au long de la retraite.

Le fait qu’autant de professeur.e.s des écoles partent à la retraite avec décote doit inciter à améliorer les conditions de travail et à aménager les fins de carrière.
Il faudrait envisager par exemple du temps partiel payé à temps plein pour maintenir l’intégralité des droits à pension, organiser le travail au sein de l’école pour valoriser les fins de carrière et accompagner l’entrée dans le métier en structurant une forme de tutorat entre pairs permettrait d’améliorer les conditions d’exercice en fin de carrière (et pas uniquement après 60 ou 62 ans).

Pour le Sgen-CFDT, il est temps de rétablir l’égalité des droits au bénéfice des enseignant.e.s du 1er degré. Nous sommes intervenus en ce sens à plusieurs reprise auprès du gouvernement ces dernières années et plus encore ces derniers mois.

Lorsque cette inégalité en droit a été questionnée par des parlementaires, la réponse a toujours été que cette disposition vise à garantir aux élèves du premier degré la présence d’un seul enseignant durant l’année scolaire.

Cet argument ne résiste pas à la réalité du fonctionnement des écoles. Il existe une multitude de raisons pour lesquels les élèves ont plusieurs enseignant.e.s au cours d’une année scolaire : temps partiels de droit et sur autorisation dont certains annualisés, décharges de direction, congés divers et légitimes (maternité, parental, maladie, formation…). Aujourd’hui ce qui amène des élèves à avoir plusieurs enseignant.e.s différents au cours d’une année scolaire, c’est avant tout la difficulté à recruter des professeur.e.s des écoles, le manque criant de personnels de remplacement disponible pour assurer des remplacements, et l’augmentation des démissions.

Si l’on veut mieux assurer le service d’éducation, il faut améliorer la rémunération et les conditions de travail des enseignant.e.s.

Nous comptons sur vous, les professeurs des écoles également, pour voter l’amendement qui sera présenté et qui vise à supprimer la disposition qui oblige les professeurs des écoles à se maintenir en activité jusqu’à la fin de l’année scolaire alors qu’ils ont atteint au cours de cette année les conditions de départ en retraite.

départ à la retraite

Autre ressource d’actualité sur le 1er degré :

Annonces du Ministre sur le premier degré : quels objectifs ?