Audience sur la formation des stagiaires auprès de Mr Gratadour

Monsieur Gratadour chargé d’élaborer le dispositif d’accueil et d’accompagnement des PESA, recevait le Sgen-CFDT dans une démarche de recueil du ressenti du terrain pour faire un bilan d’étape dans le fonctionnement du dispositif d’accueil et d'accompagnement des stagiaires.

Mardi 31 janvier 2017,

audience du Sgen 1er degré (Haute-Vienne et Corrèze)

auprès de Monsieur Gratadour, Conseiller du Recteur pour le 1er Degré et Doyen des Inspecteurs de l’EN

Nous remercions Mr Gratadour de nous recevoir. Ce bilan d’étape nous apparaît comme un marqueur fort pour faire le bilan des aménagements apportés à la formation de l’an passé et faire évoluer positivement la formation initiale .

Nous soulignons que nos remarques, positives ou négatives, sont issues à la fois des remontées de terrain lors de nos visites en école, mais aussi des réponses reçues suite à la diffusion d’un questionnaire adressé aux PESA.

Mr Gratadour a commencé par rappeler le calendrier de ce dispositif :

– Janvier / février : consultations des différents acteurs (IA-DASEN, IEN, Direction ESPE 1er degré, EMF, Stagiaires) et partenaires (Organisations Syndicales). Notre RDV d’aujourd’hui donc.

Mars / avril : présentation du dispositif retenu pour la rentrée 2017.

Mai : finalisation du dispositif / identification des berceaux (classes support pour accueillir les stagiaires).

– Fin juin / début juillet : affectation des admis par département (Rectorat) / accueil administratif des stagiaires dans les départements pour les affectations rentrée 2017 (Services DSDEN).

Visites en classe :

Les PESA nous ont confirmé, de manière générale, une plus grande bienveillance de leurs tuteurs que l’an passé, lors des visites en classe. Ces visites sont perçues comme véritablement formatives et non évaluatives. Autre aspect positif : elles sont conjointes. Il n’y a plus de distorsions entre les discours des formateurs comme il a pu y en avoir l’an passé (confusion parfois accentuée par la visite supplémentaire d’un Conseiller pédagogique).

=> Ce caractère conjoint ne sera pas remis en cause l’an prochain.

Le Sgen Corrèze indique que des stagiaires ont été visités 2 semaines conécutives. Est-il possible d’améliorer la programmation des visites ?

=> Mr Gratadour répond que ces visites n’ont pas eu lieu dans la même classe afin d’équilibrer les regards et qu’il n’y a pas d’autre solution compte tenu du nombre d’EMF disponible.

=> L’an prochain le calendrier sera totalement inadéquat. Avec 5 semaines de classe seulement en P 3 ou 4 et 12 semaines en P5 il n’y aura qu’une visite en P 3 et P4

Titularisation :

Nous soulignons néanmoins, que, bien que des efforts notoires ont été faits pour tendre vers plus de bienveillance, les stagiaires restent très inquiets pour leur titularisation en raison du grand nombre de licenciements l’an dernier. Mr Gratadour revient sur cet événement et explique, qu’à son sens, la situation vécue l’an passée ne pourra se reproduire cette année en raison d’un retour bénéfique à un ratio candidats /admis au concours de 50% environ (d’autant que la note d’admissibilité en 2015 était tombée à 8/20 au lieu de 10.5 ou 11, ce qui a eu pour conséquence d’augmenter le nombre de stagiaires).

D’autre part les situations de reconversion peuvent être plus difficiles que prévu.

=> Cette année il n’y a pas « d’alerte rouge », les remontées des IEN sont plutôt positives.. Il y a des situations à aider mais qui sont dues à des arrêts maladie.

Stage en immersion chez le tuteur

Une autre disposition très appréciée des stagiaires est le stage en immersion chez le tuteur en début d’année. Nous rapportons néanmoins un bémol au sujet de ce stage : sa place dans le calendrier, une semaine après la rentrée. Jugée très frustrante, en particulier pour les stagiaires en maternelle (surtout pour remobiliser les PS).

Mr Gratadour nous explique qu’il est très difficile de caler une date qui tienne compte de tous les impératifs (rentrée, besoin de cette immersion tôt dans l’année, disponibilité des EMF,…)

=> Il va en tenir compte et essaiera de faire décaler ce stage d’une semaine au moins dans le calendrier.

Harmonisation des attendus entre tuteurs :

Nous évoquons ensuite les inégalités ressenties par les stagiaires concernant les attentes des tuteurs qui ne sont pas harmonisées d’un tuteur à l’autre et en fonction du calendrier.

Nous rappelons notre demande de création d’un véritable livret de compétences standardisé, par période, pour que chacun (tuteur /PESA) sache à quoi s’en tenir. Ce livret existe dans le second degré.

=> Mr Gratadour prend en compte cette proposition la jugeant pertinente.

Parcours incomplet:

Autre constat : certains stagiaires n’auront, à la fin de leur formation à l’ESPE, parfois pas « vu » tous les cycles, leur parcours est incomplet. Ils souhaiteraient pouvoir au moins effectuer un stage d’observation dans le cycle qui leur fait défaut. Mr Gratadour oppose la législation et le temps de service réglementaire, on ne peut ajouter des heures d’observation à l’emploi du temps. Sans compter qu’il manque des EMF pour accueillir ces stagiaires ou qu’il faudrait rémunérer des maîtres d’accueil.

Par contre, au moment de la création des berceaux des PESA une attention particulière a été portée sur ce point en essayant à la fois de coupler des classe de 2 cycles différents, mais aussi, conformément aux demandes des OS l’an passé, de minimiser la distance géographique entre les lieux de stage (et entre l’ESPE et eux), et enfin, de réduire le nombre de cours multiples.

Nous comprenons bien la complexité de ce dispositif mais demandons quelle solution peut alors être envisagée.

=> Monsieur Gratadour propose de réfléchir à une prise en compte à plus long terme de la formation initiale sur les années T1, T2 et T3. La mise en place récente du PPCR faciliterait d’autant plus le rattrapage de certaines lacunes dans la formation avant le 1er RDV de carrière au 6ème échelon. Ainsi, sans inspection, il y aurait plus de latitudes pour compléter la formation (un an ne peut suffire) par des stages dans les niveaux qui n’auraient pas été travaillés donc, mais aussi par exemple, en éducation prioritaire ou dans l’enseignement spécialisé.

Cette proposition va tout à fait dans le sens des revendications du Sgen. Nous nous réjouissons qu’elle soit envisagée.

Charge de travail :

Au delà de la charge de travail qui est énorme c’est l’impression d’ inadéquation entre les cours et leurs besoins pour préparer la classe en responsabilité qui déçoit les stagiaires. Ils souhaitent vraiment plus de lien entre les deux par une augmentation des cours de préparation de séances à l’ESPE.

=> Monsieur Gratadour comprend ces attentes et va interpeler l’ESPE sur ce sujet.

Fatigue des stagiaires :

Due à la charge de travail, Mr Gratadour interpellera également l’ESPE sur le calendrier.

D’autres ESPE ne se calquent pas autant sur le calendrier universitaire et, contrairement à la situation déplorée dans l’académie, les stagiaires bénéficient de petites vacances de 2 semaines complètes entre chaque période pour pouvoir se reposer véritablement et sans que le mois de juin soit tronqué.

=> Une évolution est possible

Place du concours :

De manière générale, et c’est un problème que le Sgen déplore depuis longtemps, la place du concours à la fin du M1 n’est pas logique et engendre des inégalités. La formation n’est pas une véritable alternance.

L’idéal serait de tendre vers une formation alliant 1,5 jours par semaine, au maximum, de stage filé en classe, deux jours de formation à l’ESPE et 1 jour de préparation de stage).

=> Mais pour l’an prochain, le schéma qui se dessine sera à peu près équivalent à celui de cette année, avec en particulier :

– une prise en compte différente des périodes (en particulier par rapport au nombre de visites)

– le maintien des visites conjointes

– le maintien de la semaine de stage en immersion chez le tuteur (mais 2 semaines après la rentrée) et peut être la compléter par une autre semaine de pratique accompagnée en juin.

Ce dispositif sera donc précisé lors de notre prochaine rencontre, en mars-avril.

Pour finir, nous demandons s’il peut être envisagé des postes « réservés  T1 » comme ce fût le cas par le passé mais cette décision appartient à la logique départementale sous la responsabilité du DASEN

Nous concluons en remerciant Monsieur Gratadour pour la qualité de son écoute et des échanges.

Pour le Sgen Limousin : Nathalie Bucquet, Didier Marec, Lorraine Perot.