Carte scolaire 1er degré rentrée 2020 : une réévaluation inédite de la dotation budgétaire

Initialement prévues pour début avril, à l’issue des municipales, puis repoussées d’encore quelques jours, les opérations de carte scolaire dans le 1er degré viennent de connaitre un nouvel épisode : une réévaluation positive inédite du nombre de postes alloués à chaque département.

Carte scolaire 1er degré rentrée 2020 : une réévaluation inédite de la dotation budgétaireCarte scolaire 2020

Le Sgen-CFDT faisait remonter depuis plusieurs jours au ministère toutes les difficultés liées à la dotation initiale de +440 postes. Les départements dits ruraux et/ou intégrant des zones rurales étaient jusqu’à présent particulièrement visés par des fermetures massives. Les annonces du Ministre J-M Blanquer imposaient de nouvelles directives aux DASEN, à savoir « aucune fermeture de classe dans le rural sans accord du maire » et « rééquilibre des ouvertures-fermetures dans le milieu urbain ».  Les CTA (Comités Techniques Académiques) des académies qui se tenaient ces derniers jours alertaient également sur l’impossible traduction de cette annonce en même temps que la déclinaison de l’objectif d’améliorer le taux d’encadrement (le P/E) de toutes les communes de France sans fermer de postes dans certaines écoles.

Nouvelles dotations en avril 2020

La traduction de tous ces faisceaux concordants a permis de débloquer une dotation inédite et exceptionnelle de +1 248 postes dans les académies soit un passage de +440 postes à +1 688 postes ! La douzaine d’académies qui avait une dotation initialement négative se retrouve désormais avec au moins une dotation nulle (ni suppression, ni création de poste)… tout cela dans un contexte de baisse démographique. Il s’agit là d’un effort inédit sur deux registres : c’est la 1ère fois qu’un gouvernement réactualise si fortement la dotation initiale et que le discours national est si offensif et protecteur autour des écoles rurales.



Désormais, seule une grosse dizaine de départements, principalement ruraux, auront une dotation négative (entre -1 et -10 postes). Les départements de la région parisienne et des départements ayant une grosse métropole devront eux par contre se serrer la ceinture faute d’une augmentation conséquente de leur dotation tout en ayant une démographie galopante.

Traduction locale

Les DASEN revoient tous leur projet initial de carte scolaire. Les leviers de fermetures restent cependant peu nombreux, du fait des consignes visant à limiter les fermetures de postes « devant les élèves ». Les postes « hors la classe » sont donc particulièrement visés tel les RASED, les moyens de remplacement ou les postes d’animation. Tous ces postes sont particulièrement importants et indispensables pour la réussite des élèves (tout particulièrement les RASED pour l’après-crise que nous vivons actuellement).
De plus, il n’est pas possible d’avancer sur la direction d’école et l’amélioration des décharges de direction.

Des questions se posent

Toutefois, le nombre de questions qui ne trouvent pas de réponses reste très important :

Cet effort budgétaire aura-t-il des conséquences sur les prochaines
dotations de carte scolaire 1er degré d’ici la fin du quinquennat ?
Sous quelle(s) forme(s) ces postes se traduiront-ils sur le terrain ? Quel sera le nombre de postes aux différents concours ?
Quelle sera la proportion de personnels contractuels ?
Comment certains DASEN pourront-ils couvrir les ouvertures nécessaires de classes ?

 

Force est de constater que les consignes de non-fermeture de postes devant les élèves rendent l’exercice de la carte scolaire injuste (les zones rurales étant « protégées » par rapport aux départements ayant des zones prioritaires).

Le Sgen-CFDT souligne cet effort budgétaire important dans un contexte de crise sanitaire exceptionnelle. Il permet d’envisager la rentrée plus sereinement. Pour le Sgen-CFDT,  l’accompagnement des élèves sera crucial à la rentrée 2020. Les équipes auront besoin de renfort pour palier aux difficultés rencontrées lors du confinement.