Carte scolaire 87 : notre position

Plusieurs organisations syndicales ont lancé, et ce dès le 24 janvier pour l'une d'entre elles sans aucune concertation avec les autres, un appel à la grève pour le 6 février en Haute-Vienne (mais pas dans les autres départements de l'académie), pour réclamer "des moyens pour l'école".

Faisons une petite mise au point pour éclairer notre décision de ne pas suivre ce mouvement.

Rappelons tout d’abord que la dotation ministérielle est nulle pour l’académie, alors qu’avec près d’un millier d’élèves perdus à la rentrée, elle aurait pu être bien pire (- 40 postes minimum). De plus, 9 postes sont « transférés » depuis la Corrèze, qui les perd donc, alors qu’elle a signé une convention-ruralité qui la protégeait en théorie d’une perte de postes. Ce département voisin, comme celui de la Creuse et le nôtre, est lui aussi sujet à une forte déprise démographique dans le premier degré.

 

 

Lors du groupe de travail du mardi 23 janvier à Limoges, des échanges ont eu lieu entre la DASEN, les IEN et les syndicats concernant le projet de carte scolaire 87.
Les organisations syndicales ont apporté des informations concernant les écoles et les effectifs, et défendu les situations connues grâce aux éléments que vous nous avez fait parvenir, tout en regrettant unanimement  la volonté du Recteur de dédoubler dès cette année tous les CE1 en REP sans avoir les moyens correspondants alloués par le Ministère.

Même si le Sgen-CFDT est attaché à l’Education prioritaire, dont il est historiquement l’un des instigateurs, et à l’attention particulière qui doit lui être accordée, nous ne pouvions accepter que cette mise en place précipitée se fasse au détriment des autres écoles, en milieu rural comme urbain. Malgré une déprise démographique que nous ne pouvons que reconnaître, il faut en effet  rappeler que le taux d’encadrement de la Haute-Vienne est seulement le 82 ème sur 95 départements (le ratio P/E est de 5,24 ETP pour 100 élèves) et qu’il n’augmentera « mécaniquement » que par la baisse du nombre d’élèves scolarisés.

Cela a conduit l’administration, suite à nos fortes oppositions et à celles des municipalités concernées, à revoir très largement son projet et à en proposer une deuxième mouture, dans laquelle de nombreuses classes initialement menacées ne seraient plus concernées par une fermeture. La ville de Limoges ne serait en effet pas en mesure a priori de permettre concrètement tous les dédoublements souhaités par le Recteur dès la rentrée prochaine.

Nous ne savons pas non plus à ce jour si la DASEN compte utiliser le levier de la brigade départementale de remplaçants (elle souhaitait au départ créer 8 postes, comme l’an dernier) pour limiter le nombre de fermetures. Ce nouveau projet sera présenté au CTSD (avancé au 5 février) afin de déterminer la carte scolaire définitive, s’en suivra le 6 février le CDEN qui entérinera les décisions prises la veille.

C’est notamment pour cette raison qu’il nous a semblé prématuré et inopportun, alors que notre organisation a toujours prôné le dialogue social avant toute autre forme d’action, d’appeler à la grève ce 6 février sur ce seul motif.  En particulier à un moment où nos feuilles de salaire sont touchées par des mesures comme le retour du gel du point d’indice et du jour de carence, ou encore la hausse de la pension civile et des cotisations de mutuelle.

A ce jour, même si nous ne connaissons pas précisément ce nouveau projet en détail, force est de reconnaître qu’il semble répondre à certaines de nos revendications, notamment sur le nombre de fermetures envisagées.