10 jours après le début du confinement, un premier CHSCT en Corrèze a permis à l'administration de faire un retour sur l'organisation de la continuité pédagogique et sur la mise en œuvre du système de garde d'enfants de soignants. Les organisations syndicales ont pu poser des questions.
Introduction – présentation par M. Malroux, DASEN de Corrèze :
L’administration organise l’accueil des enfants de personnels soignants et la continuité pédagogique selon des règles qui sont nationales, il ne nous appartient pas d’y déroger.
Nous avons choisi de privilégier la proximité.
Il faut pouvoir apporter des réponses aux demandes (organisationnel).
C’est pourquoi les IEN sont les interlocuteurs privilégiés pour ce qui concerne l’accueil des enfants de personnels prioritaires, mais aussi pour répondre aux questions des directeurs et des enseignants. Les contacts doivent se faire au plus près.
Organisation de la première semaine :
Dès le week-end du 15/3 : ouverture d’une ligne téléphonique pour l’accueil du public prioritaire et recenser les demandes.
Dimanche soir : 180 enfants potentiellement attendus
Lundi 16 : 76 % des personnels sur site
Entre temps, les annonces du dimanche soir et plus tard celles de lundi soir ont remis en question les premiers volontariats, et c’est bien normal.
Le « restez chez vous » a eu un effet aussi dans l’esprit des familles : 75 enfants effectivement accueillis, arrivés au gré de la demande.
400 demandes d’enseignants pour déplacement dérogatoire.
Organisation actuelle
La demande d’accueil est variable du fait de la nature des professions, des emplois du temps fluctuants, certains ne connaissant pas leurs horaires à l’avance.
La demande a augmenté mais pas à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre : de 100 à 110 élèves accueillis quotidiennement.
Un premier modèle a été stabilisé au bout de 4 jours pour mieux optimiser et organiser les conditions d’accueil. Il s’agit de recenser toutes les difficultés que posent les conditions d’accueil, au vu du caractère fluctuant de la demande et en prenant en compte qu’il s’agit de répondre à 100% des demandes éligibles.
Différents modèles sont en place pour une organisation s’adaptant à cette fluctuation :
- 17 regroupements qui vont de type 2 écoles à RPI ou plusieurs communes sur un même site, de 3 à 15 enfants.
Certains sont plus « solides » (Brive, Tulle, Malemort, Ussel, Meymac, Egletons)(repas, périscolaire).
Cela se passe dans le respect des règles sanitaires, dans des lieux qui permettent de faire des groupes ne dépassant pas 10 élèves.
Comment les élèves rejoignent-ils les écoles ?
Les familles s’adressent à l’école d’origine et si regroupement effectué, celui-ci leur est indiqué.
La cellule téléphonique est toujours ouverte.
(05 87 01 20 20)
- 18 écoles accueillent isolément, hors regroupement : c’est ce modèle que l’administration souhaite faire évoluer, car il met les personnels en tension. Épuisement possible des enseignants, risque que la municipalité par sa petite taille et son peu de moyens à disposition soit mise en difficulté. Propositions de regroupements avec des réalités différentes, les moyens dont on dispose, le temps que cela nécessite pour faire évoluer les choses.
Extension du dispositif de garde à d’autres personnels
Le dispositif est élargi à tout le « back office », dès que le télétravail n’est pas permis et qu’il n’y a pas de solution de garde alternative.
On peut donc s’attendre à une augmentation des demandes.
L’administration n’a pas à communiquer de liste.
Leur objectif est de consolider un pôle pour que toute famille qui se signale puisse être accueillie dans de bonnes conditions dans un pôle suffisamment organisé en termes de planning et de rotation.
Cela peut poser problème dans les petites écoles : le personnel peut s’épuiser, tomber malade…
Il faut anticiper et regrouper.
QUESTIONS
• Quelle procédure s’applique si un collègue, un enfant est atteint par le Covid-19 dans une école ?
Toute situation d’un personnel fait l’objet d’une communication à l’ARS qui seule est en droit de communiquer, procéder aux recherches de cas contacts et décider.
• Est-il pertinent de regrouper les collègues d’un point de vue de la prise de risque sanitaire ?
L’administration a rappelé aux mairies par un courrier du préfet l’importance de la fourniture de matériel de protection, du nettoyage, …
Mais aucune directive ne vise à doter les enseignants de masques ou de gants, ce sont les consignes.
Par rapport aux regroupements d’enfants , est ce qu’en optimisant ainsi on ne se met pas en défaut vis à vis des règles sanitaires ?
L’administration cherche à être au plus près des familles en proposant l’école habituelle pour limiter les déplacements et les contacts, puis organise un regroupement progressif tout en étant prudent.
Réponse du DASEN : Le respect des règles et des gestes barrières nous autorise à penser que les choses se font comme c’est édicté. Nous ne transgressons pas les règles.
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Volontariat ou réquisition ?
Les IEN savent qui sont les collègues mobilisables (pas les personnes fragiles ou à risque aggravé de développer une forme sévère). Pour le moment c’est suffisant, pas question de parler de réquisition.
• Comment se passe le temps périscolaire ?
Le DASEN renvoie systématiquement aux municipalités en ce qui concerne le temps périscolaire.
Certaines municipalités ont ouvert plus largement l’accueil, l’amplitude horaire des enseignants n’a donc pas lieu de varier.
Des enseignants ont été sollicités pour le mercredi, 100% du temps assuré par les municipalités.
Dans les premiers jours cela s’est produit, certains enseignants se sont trouvés contraints d’accueillir mais ce ne sont pas les règles.
Les PE du premier degré sont majoritairement mobilisés pour assurer l’accueil (6 élèves accueillis en collège uniquement).
Il n’est pas exclu de faire appel à toute ressource, du premier ou du second degré si jamais un manque avéré sur site se présentait.
Garde le week-end : Élargir la proposition aux professeurs des écoles ou de collège, pour les professeurs de lycée ce n’est pas exclu mais à ce stade aucune directive.
« Moins la ressource en personnel sera dispersée, plus elle sera facile à mobiliser. A ce stade on a suffisamment de personnel, donc pas de réquisition envisagée. »
• Ordre de mission ? Rémunération ? Responsabilité?
Pas de réponse pour le moment.
• Concrètement, on fait quoi quand on garde les enfants sur site ?
Les directives nationales sont claires : on parle d’accueil. Les élèves doivent bénéficier de la continuité pédagogique qui a été organisée dans leur école d’origine. L’enseignant sur site doit aussi assurer sa propre continuité pédagogique, on ne peut pas lui demander double tâche.
• Différence de traitement entre élèves quant à la continuité pédagogique
Les ressources et outils mis en œuvre par les collègues :
(impression de contrôle des enseignants)
Il importait de savoir quelles sont les modalités de mise en œuvre de la continuité pédagogique, comment les collègues avaient procédé, utilisé des outils : Le DASEN salue l’extraordinaire mobilisation et l’inventivité des personnels.
Les ressources n’ont pas manqué dans la première semaine. Des fiches et documents vont être transmis prochainement, de plus en plus finement, par niveau de classe.
Ce qui est remonté principalement n’est pas le manque de ressources mais plutôt des problèmes de connexion, des soucis de messagerie académique, pour envoyer des pièces jointes notamment.
L’équipement des familles
Des ruptures existent. Pas d’ordinateurs pour de nombreux enfants, pas de connexion, etc.
Au départ, points de dépôt de documents papier prévus mais cela a évolué et s’est restreint. Le papier va manquer, la logique du papier ne va pas suffire. Le recours à la télévision va s’intensifier.
Inégalités aussi quant aux rythmes quotidiens dans chaque famille, difficultés à faire travailler les élèves au sein du domicile.
Nombre de familles qu’on n’arrive pas à joindre ? Priorité de les identifier et de s’assurer qu’elles restent proches de l’école.
Faire attention à la quantité donnée ! Faire baisser la tension !
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Concernant les horaires de travail
L’adaptation au télétravail se fait progressivement mais on remet les documents aux familles dans le temps scolaire. Les familles doivent s’y tenir et si elles ont des difficultés, peut-être organiser un dépôt avec la municipalité ?
Il ne s’agit pas de multiplier les heures, on doit s’inscrire dans les horaires scolaires.
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Prise en charge des frais d’impression ? de téléphone ?
Le DASEN n’a pas la réponse, ce n’est pas exigé. Si on s’inscrit dans la durée, à voir.
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Évaluations
Sur la continuité pédagogique, aucune orientation « corrézienne » à donner.
Des évaluations ont été constatées en collège ! Il faut faire confiance, si c’est clair, préparé, explicité aux familles, pourquoi pas (c’est un « faux problème »).
La seule chose importante c’est de faire attention à la quantité de travail !
Maître mot = garder le contact et faire attention aux inégalités, dont l’inégalité des rythmes à la maison.
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Si un enseignant tombe malade, quid de la continuité pédagogique ?
Ce sont les TR qui interviendront selon les modalités habituelles.
On ne devrait pas avoir à mobiliser des TR pour suppléer le volontariat.
Un TR est soit sur un remplacement effectif commencé avant le confinement, soit en position de non activité mais rattaché à une école.
Il est envisagé de l’envoyer en remplacement (continuité pédagogique) ou en cas d’absence de volontariat du fait d’ASA de tous les collègues de l’école s’il est rattaché à l’école. D’accord mais uniquement selon nous S’IL EST VOLONTAIRE ! Il sera sollicité sur la même base de volontariat que les autres collègues.
On va se rapprocher des BFC pour recenser le volontariat, et recenser les lieux à proximité de leur domicile.
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Enfants à besoins éducatifs particuliers
La conseillère technique AESH est en relation avec les Directeurs de SEGPA, les enseignants.
Des ressources sont en ligne pour le public allophone second degré.
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Matériel numérique :
Prêt de matériel informatique : se rapprocher des ERUN pour recenser le matériel, assurer la traçabilité.
Le prêt de tablettes est envisageable.
Le document est provisoire pour permettre aux familles de venir à l’école sans se faire verbaliser, cela se fait au cas par cas au niveau de l’école, si c’est nécessaire.
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AESH :
Ils peuvent être mobilisables si le suivi d’un enfant porteur de handicap le nécessite, sur la base du volontariat.
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Cellule d’écoute pour les personnels ?
Le Réseau PAS de la MGEN et les psychologues scolaires sont mobilisés.
Les numéros des psy-EN ont été donnés aux familles, contacts avec les enseignants.
Proposition d’organisation de temps d’échanges fréquents et réguliers.