D’autres indicateurs que le P/E ?

Déclaration liminaire au CSAD du 5/02/2024

Et si nous inventions d’autres indicateurs que le P/E ?…

Monsieur le Directeur académique,
Mesdames et Messieurs les membres du CSAD,

A la tête de l’État, l’école est affichée comme une priorité majeure.
Face à des conditions de travail plus complexes, une logique budgétaire pilotée principalement par le taux d’encadrement et le schéma « un enseignant – une classe », n’est plus possible.
L’école primaire doit favoriser des dynamiques de travail collectif : plus de maîtres que de classe, soutien étroit du RASED, AESH en nombre suffisant et formés, collaboration inter-classes et inter-cycles, formation d’équipe, remplaçants en nombre suffisant…
Pour le Sgen-CFDT, la baisse démographique dans le 1er degré doit donner du souffle budgétaire et favoriser des mesures quantitatives.
Or, c’est une logique fortement gestionnaire qui s’applique dans le budget national et en conséquence au niveau académique et départemental.

Alors, comment faire du « qualitatif » quand l’académie doit rendre des postes ?

Les pertes de postes accompagnent la baisse démographique mais de façon suffisamment subtile pour que des outils mathématiques montrent un tableau dont le Ministère peut être fier, notamment pour sa communication dans les médias.
Ainsi, on nous fournit des graphes de P/E et de E/C qui montrent qu’indubitablement la situation de l’école s’améliore… Tout du moins quantitativement.

Si les organisations syndicales pouvaient disposer de certaines données, nous pourrions inventer d’autres indicateurs :
• le PP/E : nombre de projets personnalisés pour 100 élèves
• Le HN/E : nombre d’heures d’AESH notifiées pour 100 élèves
• Le I/C : le nombre d’incivilités par classe

Il deviendrait évident de manière tout aussi objective et mathématique, que les classes sont de plus en plus complexes à gérer et que, pour chaque élève, le temps de suivi et d’individualisation est de plus en plus important.
Puisque le P/E est un des plus élevés des pays de l’OCDE, nous pensons que la baisse démographique devrait être l’occasion de faire baisser, sans coût supplémentaire, le nombre d’élèves par classe que ce soit dans le 1er comme dans le 2nd degré.

Mais la priorité donnée à l’école n’implique malheureusement pas un choix politique à la hauteur des enjeux.

Les défenseurs du « c’était mieux avant » affirment qu’ils ont connu des classes à 40 où ça ne bougeait pas… Différenciait-on, incluait-on et éduquait-on autant à cette époque-là ? Clairement non !
Le problème dans ces visions simplistes, passéistes et souvent rétrogrades qui infusent notre société est qu’elles sont accueillies comme un retour d’une école où il y avait du respect pour les professeurs et de l’exigence pour les élèves.P/E
Les annonces sur les « groupes de niveau», sur le « redoublement » ou sur le « port de l’uniforme » mettent en avant des solutions simplistes qui devraient régler tous les problèmes !

Au lieu de trouver des idées symboliques, pourquoi ne pas écouter les idées venant des professionnels du terrain et les travaux des chercheurs ?

Nous avons appelé à la grève le 1er février pour de meilleures conditions de travail pour les personnels et de meilleures conditions d’apprentissage pour les élèves ; pour les mêmes raisons, nous serons très vigilants à cette carte scolaire