De qui se moque-t-on ?!

La rigueur budgétaire du gouvernement et les coupes budgétaires impactent l'EN, le ministère annonce la suppression pour cette fin d’année scolaire des mesures pactes pour le 1er degré et l’arrêt du financement des projets de «Notre École Faisons Là Ensemble» .

Face au dérapage budgétaire de notre pays, le Ministère de l’économie et des finances demande à faire des économies, Pacte et projets « Notre École Faisons là ensemble » (NEFLE)
pour le premier degré vont faire les frais de cette austérité pour cette fin d’année scolaire.
Alors que depuis l’annonce du pacte et particulièrement en septembre dernier, l’État envoyait les IEN convaincre les équipes de s’inscrire dans ces deux dispositifs, ils doivent aujourd’hui leur annoncer cet arrêt brutal, des annonces effectuées sans aucun dialogue préalable ou bilan d’étape qui aurait pu permettre une anticipation ou aux équipes de prioriser.

Pour le Sgen-CFDT, ces retournements de situations, ces contradictions permanentes mettent à mal le fonctionnement du système éducatif et notamment les hiérarchies intermédiaires qui œuvrent au quotidien au plus près des écoles.

Impossibilité de distribuer de nouvelles « briques » de pacte pour cette fin d’année scolaire pour le premier degrépacte

Comment dès lors créer de la confiance si on change de cap continuellement ?
Les IEN sont, de par ces décisions, livré.e.s à eux-mêmes pour annoncer la bonne nouvelle aux équipes pédagogiques dans les écoles faute de communication institutionnelle. Et comment ces annonces vont-elles être reçues par les personnels qui se sont engagés dans un projet sans compter leurs heures ?!

Ne faudrait-il pas à un moment que notre Ministère prenne ses responsabilités et soit en mesure de respecter ses engagements ?

Alors que des personnels se sont engagés dans la mise en place de stages de remises à niveaux pour les vacances de printemps ou pour début juillet, il va maintenant falloir leur annoncer que finalement, ils n’auront pas lieu.
C’est donc du fonctionnement à la petite semaine qui ne respecte en rien l’engagement des personnels. D’autre part, dans une période où le Ministère entend mettre l’accent sur le français et les maths et le soutien à donner aux élèves en difficultés via des dispositifs pédagogiques qui le permettent notamment sur le cycle 3, ces actions vont être arrêtées brutalement faut de pouvoir financer les enseignants volontaires.

Cette politique est  « à la petite semaine »…et quid de la promesse du candidat de revalorisation des personnels ?! (même si le pacte n’était pas de la revalorisation mais du « travailler plus pour gagner plus » ils permettait aux collègues de faire face à l’inflation et l’augmentation constante de leurs charges.

Un manque de respect de la communauté éducative sur NEFLE

Quant à « Notre Ecole, Faisons la Ensemble », là encore, après avoir été à la rencontre des équipes pédagogiques, des collectivités territoriales, des parents pour construire des projets pour les élèves, les enfants, les IEN vont devoir faire le chemin inverse pour annoncer la fin partielle des financements de cette action. Quelle crédibilité dès lors avoir dans le futur ?
Au-delà même de cet arrêt, c’est toute la crédibilité de l’État qui est remise en cause notamment sur sa capacité à respecter ses engagements.

Pour le Sgen-CFDT, cela interroge la parole institutionnelle et sa capacité à engager des fonds qu’il n’avait pas.

Mobiliser des agents à tous les étages pour co-construire et leur dire quelques mois plus tard que leur travail n’a servi à rien est pour le moins catastrophique et cela va inévitablement les démobiliser. Et, ils/elles auront raison.

Un pilotage défectueux au plus haut sommet de l’État

Cet épisode montre encore une fois le manque de pilotage cohérent au plus haut sommet de l’État.

Prendre des décisions, les transformer en injonctions et attendre que la chaîne hiérarchique mette en œuvre n’est plus tolérable. Cela questionne donc la loyauté due des agents envers un employeur dont les décisions, les revirements permanents interpellent.

Un minimum de respect, d’accompagnement, de communication institutionnelle est attendue notamment envers les IEN et plus globalement envers les personnels de l’encadrement intermédiaire qui vont devoir, encore une fois, faire changer de cap les personnels placés sous leur responsabilité, non par choix mais par obligation.
Le bilan de la mise en œuvre présenté aux organisations syndicales, après deux reports depuis février a enfin eu lieu. Il en ressort des informations plus que partielles sur l’état de la ventilation des missions attribuées.

Le Sgen-CFDT dénonce le manque de pilotage, d’anticipations. Cet arrêt brutal va crisper l’ensemble de la communauté éducative, continuer de démotiver les agent.es et augure d’une prochaine rentrée scolaire scolaire catastrophique !