Les approximations du Ministre sur la direction d’école

Répondant à une question du député Lionel Causse dans un hémicycle bien clairsemé, le Ministre de l'Éducation a livré des réponses pour le moins floues, incomplètes voire erronées. Le Sgen-CFDT ne peut accepter de telles approximations et rappelle la réalité des directeurs et directrices d'école.

Jean-Michel Blanquer connaît apparemment moins bien les problématiques des directeurs et directrices d’écoles que le Sgen-CFDT. Dommage quand on est Ministre de l’Éducation nationale et que l’on entend donner des réponses aux interrogations d’un député (LREM) sur les difficultés que ces personnels rencontrent au quotidien.
Son discours prête à confusion, voire interprétation, sur la réalité de ce métier actuellement saturé par les injonctions contradictoires et un quotidien envahissant. C’est donc l’occasion de faire un décryptage de cette réponse donnée à l’Assemblée nationale.

«Rôle fondamental» des directeurs et directrices…

Si le Ministre reconnaît le « rôle fondamental des directeurs et directrices d’école« , sa vision en est pour le moins tronquée. Il annonce ainsi :

  • une rémunération  de 2414 € à 4894 € (il oublie de dire que c’est une indemnité annuelle et que le chiffre annoncé correspond au montant brut),
  • une décharge de direction pour 65% des directeurs et directrices (le plus souvent à temps partiel, car ils ont en plus une charge d’enseignement).

Suppression des contrats aidés

JM Blanquer et la direction d'école
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À la suppression des contrats aidés destinés à l’aide à la direction (mis en place dans certaines écoles seulement), le Ministre répond par l’évocation de la mise en place de plateformes de secrétariat.

Le Sgen-CFDT n’a jamais eu connaissance de plateformes similaires. Il rappelle qu’il souhaite avant tout la mise en place d’emplois administratifs pérennes permettant de fournir une aide substantielle au fonctionnement des écoles.

Si le Ministre reconnaît les progrès nécessaires pour accompagner les directeurs et directrices au quotidien, il avance l‘hypothèse d’un rapprochement des écoles et du collège (sans que les partenaires sociaux n’aient été informés et encore moins consultés sur un tel projet).

Redonner au collectif de travail le pouvoir de décision…

Le Sgen-CFDT tient à rappeler qu’il travaille depuis longtemps sur les possibilités de faire évoluer le statut de l’école afin de redonner au collectif de travail le pouvoir de décision.

Ce projet , c’est l’établissement du premier degré.

Sur ce dossier, le Sgen-CFDT a de nombreuses propositions à faire. Fort de dizaines de rencontres organisées partout en France et ayant déjà réuni plus de 1200 collègues de tous horizons, le Sgen-CFDT a pu affiner un projet cohérent, riche de l’expérience et des attentes des collègues rencontrés.

Pour le Sgen-CFDT, la réponse du ministre devant  la représentation nationale ne peut que desservir l’école et renforcer le mécontentement. Nous sommes  prêts à rencontrer le ministre pour parler gouvernance et autonomie des écoles françaises.