Chefs d’établissement, directeurs et directrices : attention, la dernière digue est prête à céder

STOP ! Le dernier feuilleton sur le nouveau protocole sanitaire place une fois de plus dans une situation impossible celles et ceux qui sont en charge d'organiser sa mise en œuvre.

Les chefs d’établissement, directeurs et directrices d’école fragilisés par une information tardive

classe_covidLe décalage entre la communication ministérielle et la réalité fragilise une fois de plus la dernière digue que représentent les personnels de direction, les directeurs et directrices d’école.

Il n’est pas concevable d’être les derniers à recevoir un protocole à mettre en place dans les meilleurs délais.  Lundi 15 juin, on leur annonçait qu’ils pourraient en disposer dès le mardi 16, mais en fait c’est mercredi 17, à partir de 21h30 que les 1ers messages sont arrivés dans les boites des chef.fe.s d’établissement. Au final les équipes de direction ne disposent que de deux jours pour concevoir un accueil des élèves et des personnels en fonction des nombreuses contraintes qui demeurent et garantir la sécurité de toutes et tous, et donner aux parents d’élèves une information claire.

Par contre, c’est bien depuis lundi matin que les questions et demandes des personnels comme des parents d’élèves, plus que légitimes, restent sans réponses claires.

Nous mesurons bien la complexité de la situation sociale, économique et sanitaire. Nous ne pensons ni que la situation est facile à gérer, ni qu’il y aurait une solution évidente. Mais il nous semble, en tant qu’organisation de défense des personnels, de tous les personnels, qu’il est essentiel de dire qu’il n’est pas convenable de les traiter ainsi. Tout simplement.

Déclarations médiatiques et circulation anarchique de documents officieux…

A chaque rencontre et dans toutes les instances dans lesquelles siège le Sgen-CFDT, nous n’avons eu de cesse de demander une communication claire et écrite et de ne pas devoir être soumis aux déclarations médiatiques. Au lieu de cela nous sommes confrontés à une circulation anarchique des documents dont la validité n’est pas assurée et nous retrouvons empêchés dans toute tentative d’anticipation et de préservation de la qualité du service publique d’éducation.

La préparation de la rentrée prend du retard…

Par ailleurs, nous avons une rentrée à préparer, et quelle rentrée !

Celle-ci ne pourra cette année être la même que d’habitude. Il faudra, encore davantage, renouer les liens avec l’école, retisser les fils distendus de la scolarité. Or la préparation de cette rentrée capitale prend énormément de retard.

Construire une mobilisation qui ait du sens et ne soit pas contre-productive demande du temps.

Les multiples revirements, le décalage constant entre la communication et la réalité, épuisent considérablement les personnels de direction, les directeurs et directrices d’école, et empêchent de se projeter à long terme là où c’est plus nécessaire que jamais.

Dans cette pagaille, rarement connue à l’échelle de l’Éducation Nationale, il est difficile d’y voir clair et d’agir d’une manière qui soit à la fois utile et responsable. Construire une mobilisation qui ait du sens et ne soit pas contre-productive demande du temps.
Une chose est cependant certaine pour nous : dans les jours qui viennent nous serons, tout en étant conscients de nos responsabilités, aux côtés des personnels que nous représentons.