Annonces Attal-Macron : le sondage !

Selon la propagande ministérielle et présidentielle, toutes les mesures annoncées dans les médias sont demandées et attendues par les personnels de l’Education Nationale. Vraiment ? Nous avons demandé ça ?

Des annonces, jusqu’à la nausée 🤮

Depuis le mois de septembre, Gabriel Attal et Emmanuel Macron multiplient les prises de parole sur l’éducation, entre « domaine réservé » du président et « Choc des Savoirs » du désormais premier ministre. La question des salaires ou des conditions de travail ne sont jamais abordées. Par contre, on ne compte plus les annonces et mesures en tout genre. Mises bout à bout, elles dessinent une contre-réforme d’ampleur et rétrograde…

Selon la propagande ministérielle et présidentielle, toutes ces mesures sont demandées et attendues par les personnels de l’Education Nationale.

Vraiment ? Nous avons demandé ça ?

Au Sgen-CFDT Limousin, nous voulons savoir ce que vous pensez de chacune de ces annonces grâce à un rapide sondage (5 min.) :

Sondages annonces Attal-Macron

Que pense le Sgen-CFDT de ces annonces ?

Le sondage que nous vous proposons doit permettre de dessiner l’opinion des personnels. Nous en serons les porte-paroles lors d’une audience avec la Rectrice ou d’un CSA.
Cependant, le Sgen-CFDT  a aussi un avis sur la question. Voici comment nous aurions répondu au sondage :

CONTRE : Des groupes de niveau sur l’ensemble de l’horaire de français et de maths

Cette mesure est purement démagogique. La recherche en sciences de l’éducation dénonce une ségrégation et une stigmatisation des élèves assignés au groupe le « plus faible ». Cela ne favorise pas l’émulation et leurs progrès. A l’inverse, ceux qui sont dans le groupe le « plus fort » progressent encore plus rapidement. Les groupes de niveau (sur 1/3 du temps passé au collège) renforceront les inégalités d’apprentissage qui sont souvent liées aux inégalités sociales. Le Sgen-CFDT est fermement opposé à une école du tri social. A cela s’ajoutent toutes les difficultés techniques de mise en œuvre : emploi du temps en barrettes, nombre de salles et d’enseignants, siphonnage des marges d’autonomie pour d’autres projets, … Plus d’info.

FAUT VOIR : Les cours d’empathie au primaire

Développer l’empathie et les compétences psychosociales n’est pas une mauvaise idée en soi. Cela participe à la construction d’un « vivre ensemble » apaisé. Mais le terme de « cours » nous inquiète. Ce type de compétences devrait être donné à vivre, plutôt que relever d’un enseignement avec un horaire. On a un problème similaire avec l’EMC, trop souvent magistral. Et tant qu’on parle d’empathie, il faudrait que l’Education Nationale commence par montrer l’exemple dans sa relation avec les personnels.

CONTRE : Le port de l’uniforme

Au festival du « pansement sur une jambe de bois », cette mesure mérite le grand prix de la démagogie. L’objectif affiché est d’effacer les inégalités sociales, en supposant que « l’habit ferait le moine ». Quel manque d’ambition ! Il est certes plus facile de masquer les inégalités plutôt que de réellement lutter contre, pour les résorber. Quand au respect, on ne l’impose pas avec un uniforme, on le construit par son expertise, sa rigueur et sa bienveillance. Plus d’info…

CONTRE : La refonte des programmes et du socle commun (avec des objectifs annuels)

Revenir à des objectifs annuels signifie la fin des cycles. Le Sgen-CFDT les considère comme une avancée significative de la loi d’orientation de 2013. En effet, disposer de 3 ans pour atteindre un objectif de fin de cycle, autorise l’enseignant à une plus grande liberté pédagogique et l’élève à expérimenter divers chemins d’acquisition. Nous ne sommes pas opposés à des repères annuels, tant qu’il ne sont pas obligatoires. Mais la multiplication des évaluations nationales standardisées nous contraint à amener tous les élèves à un niveau identique tous les ans. Et tenez-vous bien : cette refonte est annoncée pour la rentrée 2024. Préparez-vous à passer un été studieux ! Plus d’info…

POUR (MAIS PAS COMME CA !) : La refonte du contrôle continu pour le Brevet

Réformer le DNB ne serait pas du luxe, mais on n’imaginait pas vraiment les choses comme ça… Renforcer le poids de l’examen final, construire le contrôle continu sur des notes plutôt que sur le Socle Commun : c’est l’exact opposé du projet du Sgen-CFDT. Nous souhaitons plutôt limiter l’épreuve finale à un « oral symbolique ». Le DNB devrait être un certificat de validation du Socle Commun (tel que c’est écrit dans la loi d’orientation de 2013). Cette mesure, associée à la refonte des programmes et du Socle Commun ou les groupes de niveau, dessine une contre-réforme d’ampleur et réactionnaire. Cela met à bas tout le travail engagé par les équipes suite à la réforme de 2016 du collège (notamment sur l’évaluation par compétences). Plus d’info…

CONTRE : Le passage en seconde conditionné par l’obtention du Brevet

Dans toute son histoire, le DNB n’a jamais conditionné l’accès aux classes supérieures. Le temps de la scolarité obligatoire (jusqu’à 16 ans) ne devrait mettre les élèves, ni en compétition, ni les sélectionner précocement. Mettre une condition à l’entrée au lycée (général et technologique, que l’on se rassure, la voie pro reste toujours accessible aux classes populaires !), c’est à nouveau favoriser une école du tri social. On reconnait bien l’idéologie des « premiers de cordée » et de « ceux qui ne sont rien » chère au Président Macron. Plus d’info…

CONTRE : Des manuels labellisés et des méthodes pédagogiques imposés dans le primaire

Il s’agit d’une atteinte à la liberté pédagogique, qui n’est évidemment pas la liberté de faire n’importe quoi. Mais elle permet aux enseignants d’adapter leurs pratiques à la réalité de leurs élèves. Cela revient à considérer les enseignants comme de simples techniciens (BAC+2) mettant en œuvre des process imaginés par d’autres. Ils sont au contraire, de véritables ingénieurs pédagogiques, comme l’atteste le niveau d’étude exigé (BAC+5) pour exercer ce métier. Dans le même temps, l’ex-ministre Attal a réduit les possibilités de formations continues qui sont un levier d’évolution professionnelle et d’essaimage des pratiques innovantes. Ce n’est pas la première fois qu’un ministre tente d’imposer une « méthode officielle », avec peu de succès. Plus d’info…

CONTRE : Le Service National Universel obligatoire

D’abord, nous trouvons le vocabulaire militariste du Président Macron (Service National, Uniforme, Réarmement civique…) parfaitement inadapté à une école qui doit émanciper plutôt que soumettre. Si l’idée d’un service civique peut être intéressante, sur la base du volontariat, l’aspect obligatoire rend ses bénéfices inopérants. Sur le plan matériel, c’est extrêmement coûteux (au détriment du budget de l’Education Nationale et de tout autre projet dépendant de la Jeunesse et Sport). L’organisation d’un SNU obligatoire va mettre sous tension nos collègues dans les DRAJES, alors qu’ils et elles sont déjà en sous-effectif. Plus d’info…

CONTRE : Rendre le dernier mot aux professeurs sur le redoublement des élèves

Surtout parce que c’est une mesure en trompe l’œil pour draguer les professeurs, en leur faisant croire qu’on leur redonne un certain pouvoir. Dans la réalité, augmenter le nombre de redoublants suppose d’y mettre des moyens. Car si des élèves restent plus longtemps à l’école, il faudra augmenter le nombre d’enseignants. Or le budget voté n’en tient pas compte et on se heurte au problème récurrent du recrutement. De plus, cette mesure fait fi de la recherche scientifique qui a démontré l’inefficacité du redoublement en comparaison de dispositifs de remédiation moins stigmatisants. Plus d’info…

CONTRE : L’année « prépa lycée » et les stages de réussite pendant les vacances

Pour l’instant, on ne sait pas grand chose de cette mesure qui devrait s’appliquer en 2025. Et c’est bien le problème : quid des moyens, des contenus, de l’organisation (au lycée ou au collège) ? Si le dispositif s’adresse aux élèves qui n’obtiennent pas le Brevet, on ne voit pas bien ce qui le distingue d’un simple redoublement. S’il s’agit de ça, nous y sommes opposés pour les raisons exposées ci-dessus. Quant aux stages de réussite pendant les vacances, c’est une fausse nouveauté qui existe déjà sous le nom de « vacances apprenantes ». Sur le fond, mettre plus d’école à des élèves déjà en rupture avec l’école n’est pas une bonne idée. Mieux vaudrait travailler autrement avec eux, sur le temps scolaire. Plus d’info…

FAUT VOIR : L’usage de l’intelligence artificielle dans les apprentissages

Le Sgen-CFDT n’est pas contre toute innovation pédagogique ou technologique. Il s’agit d’encadrer l’usage du numérique et de l’intelligence artificielle. Ce qui n’est qu’un simple outil ne doit pas se substituer à la relation pédagogique entre l’enseignant et ses élèves. Plus d’info…

CONTRE (SUR LA FORME) : Les cours de théâtre et d’histoire « de l’art » obligatoires

On ne nie pas l’apport du théâtre et de l’histoire « des arts » dans la construction d’une culture commune et l’acquisition de compétences psychosociales essentielles pour faire société. Mais encore une fois, il s’agit d’une mesure hors-sol (pour ne pas dire une lubie du Président Macron). Ce dernier ne tient aucun compte des réalités et des moyens : quels enseignants, sur quel horaire supplémentaire ou à la place de quelle discipline ? (Cf. l’exemple malheureux de la suppression de la techno en 6e). Et finalement, est-ce bien le rôle d’un président de la république de faire une annonce de ce type ? Plus d’info…

CONTRE (SUR LA FORME) : Le doublement de l’horaire d’EMC au collège

Comme la proposition précédente, le Président annonce, charge à l’administration de bricoler un truc avant la rentrée prochaine. Face à des déclarations méconnaissant profondément le fonctionnement de l’Education Nationale, il semblerait que les ambitions aient été revues à la baisse. De façon générale, la méthode des annonces aux médias est insupportable avec cet exécutif. Cela met les cadres sous pression et provoque des inquiétudes légitimes chez les enseignants. Plus d’info…

HORS-SUJET : l’apprentissage obligatoire de la Marseillaise au primaire

Cette mesure n’a rien de nouveau, elle est dans la Loi Fillon de 2005. On n’a rien contre l’apprentissage de la Marseillaise, ça nous semble même plutôt normal. Alors, quel intérêt de faire cette annonce, si ce n’est de draguer une certaine frange de l’électorat ?

 

Alors ? Est-ce que vous êtes « CFDT-compatible » ?

Si oui, n’hésitez pas à nous rejoindre dans le premier syndicat de France

  • pour défendre des valeurs comme la solidarité, l’émancipation, l’autonomie ou la démocratie, à l’école et dans la société,
  • pour défendre les droits de tous les personnels de l’Education Nationale et de la Jeunesse et Sport,
  • pour obtenir de meilleurs salaires et une amélioration des conditions de travail

Vous trouverez ici toutes les informations pour adhérer à la CFDT.