Les enseignants du premier degré sont tenus d’assurer l’ensemble de l’année scolaire un service de 24 heures par semaine. A cela s’ajoutent 108 heures annuelles (soit 3 heures par semaine en moyenne) pour accomplir d’autres missions. Bien évidemment, le Sgen-CFDT se rend compte que les professeurs des écoles font largement leurs heures. Néanmoins, décryptons le découpage de ces 108 heures.
36 heures d’Activités Pédagogiques Complémentaires (APC)
Les APC sont un moment où l’enseignant travaille de manière adaptée à leurs besoins avec un groupe restreint d’élèves. Ainsi, il doit susciter ou renforcer le plaisir d’apprendre.
Les enseignants peuvent aider les élèves en difficulté, les accompagner dans leur travail personnel ou leur proposer une activité prévue dans le cadre du projet d’école.
Cette année, Jean-Michel Blanquer nous impose de travailler en lecture. Dans un courrier en date du 29 mars, le ministère demande que les APC soient consacrés uniquement à des activités de lecture, sous la forme d’ateliers ou de club lecture. S’agit-il d’une nouvelle marque de défiance envers la liberté pédagogique et la confiance faite aux équipes ?! Selon le courrier de la DGESCO (Note ministérielle 29 mars 2018), » A partir de la rentrée 2018, l’heure hebdomadaire figurant dans les obligations de service des enseignants au titre des APC sera spécifiquement dédiée à la mise en oeuvre d’activités relatives à la maitrise de la langue et à la lecture. »
Le texte va plus loin dans la définition du cadre de ces activités : les APC seront » organisées sous forme d’ateliers de lecture ou de club de lecture « .
La finalité de ces APC est de « susciter ou développer chez les élèves le goût de lire, de mieux connaitre les livres, à les engager dans la lecture de textes longs, dans des échanges sur les lectures réalisées, ou à encourager leurs capacités de lecture à voix haute ». L’instruction ministérielle vise prioritairement les élèves les plus fragiles : « les APC doivent être pleinement investies pour soutenir les apprentissages fondamentaux des élèves, notamment les plus fragiles… »
L’avis du Sgen-CFDT
- Alors que nous avions obtenu en 2013 un assouplissement du cadre des APC vers un champ plus large d’actions pédagogiques à destination de tous les élèves, le texte se restreint spécifiquement au domaine de la maitrise de la langue et de la lecture. Si l’objectif est louable, cette restriction remet en question la richesse et la variété des activités proposées par les équipes en lien avec le projet d’école ou le PEDT (activités théâtrales, sciences, citoyenneté, activités visant la méthodologie de travail pourtant réaffirmée dans les nouveaux programmes etc.).
Cette restriction remet en question la richesse et la variété des activités proposées par les équipes en lien avec le projet d’école et/ou le PEDT
- Cette nouvelle injonction fait suite aux circulaires de français et maths publiées le 26 avril, lesquelles sont fortement contestables (cf liens en bas d’article pour les communiqués du sgen sur le sujet). Bien que le ministre affirme faire confiance aux personnels, ce texte apparait comme un nouveau signe de défiance envers le professionnalisme et la confiance faite aux équipes.
Le temps de l’APC est un dispositif pédagogique qui doit rester un espace libre de différenciation et d’innovation à l’initiative des enseignants.
Il n’y a pas de changement du cadre réglementaire !
Le cadre réglementaire définissant les APC est toujours celui du décret D521-13, cela n’a pas changé. Le décret est toujours en vigueur. Une circulaire n’a pas le pouvoir de le modifier.
Le décret définit les APC :
- Pour l’aide aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages.
- Pour une aide au travail personnel ou pour une activité prévue par le projet d’école, le cas échéant en lien avec le projet éducatif territorial.
Il est donc toujours possible de mener des activités différentes, Rappelons que cela relève d’une proposition du conseil des maîtres. Il n’y a pas d’urgence à répondre maintenant sur l’organisation des APC l’année prochaine.
Le Sgen-CFDT soutiendra les collègues qui veulent défendre leur liberté pédagogique face à un autoritarisme de plus en plus présent.
48 heures forfaitaires
Par ailleurs, les enseignants doivent consacrer 48 heures au travail « annexe » :
- travaux en équipes pédagogiques
- relations aux parents
- élaboration et suivi des Projets Personnalisés de Scolarisation pour les élèves handicapés
Les enseignants n’ont pas à justifier précisément du contenu des 48 heures forfaitaires.
18 heures de formation
Les 18 heures sont prévues pour des actions de formation continue et à de l’animation pédagogique. Une partie peut se faire à distance.
6 heures pour les conseils d’école
Enfin, 6 heures doivent être affectés à la présence des enseignants au conseil d’école.
Pour aller plus loin !
Les communiqués du Sgen-CFDT sur les circulaires français et maths publiées le 26 avril