Le Conseil Départemental de l'Education Nationale de Haute-Vienne s'est tenu ce mardi matin par visioconférence. Il avait pour objectif principal pour la DSDEN 87 de faire la présentation du constat de rentrée 2020, essentiellement dans le premier degré, constat marqué par le contexte sanitaire.
Le CDEN commence à 11h15, par visioconférence à la suite du CDEN collèges tenu juste auparavant. Aucun membre de la Préfecture n’est présent, ni le Préfet ni son secrétaire général.
Sont présents : Jacqueline Orlay, Inspectrice d’Académie DASEN de la Haute-Vienne ; Corinne Grizon, Secrétaire Générale de la DSDEN ; Jean-Marc Gauthier, IEN Adjoint de la DASEN ; Annick Morizio, vice-Présidente du Conseil Départemental de la Haute-Vienne et deux de ses élus, Fabrice Escure et Gulsen Yildirim; des Maires, des représentants de parents d’élèves (FCPE) ; une représentante des DDEN et des représentants des organisations syndicales FSU, UNSA et Didier Marec pour le Sgen-CFDT Limousin.
L’ordre du jour est le suivant :
- Point sur la rentrée
- Organisation du temps scolaire
- Nomination des DDEN
Avant la présentation du constat de rentrée par la secrétaire générale, Mme Orlay souhaite tout d’abord remercier les services pour leur travail de synthèse, ainsi que tous ceux, personnels enseignants comme administratifs ou techniques, qui ont fait de leur mieux dans ce contexte sanitaire si particulier pour œuvrer à une rentrée réussie et au bon fonctionnement de l’école.
Elle donne en préambule une analyse des objectifs à avoir et des difficultés auxquelles elle se heurte pour les atteindre, sous forme de questionnement.
Les familles appauvries, les élèves qui ont décroché, comment les aider ? Il faudra se saisir en équipe des moyens, et ce au plus proche possible des difficultés constatées. Comment renouveler les réponses, cibler les endroits à aider en priorité ? On ne peut plus généraliser, sauf l’objectif à atteindre qui doit être notre objectif commun : le raccrochage de tous les élèves.
Il faut sortir des schémas classiques qui ne nous permettent pas de bouger les lignes, on ne généralise plus, on personnalise les réponses, restaurer un équilibre à tous les niveaux, sans être jugé en permanence par les « yakafokon ». Comment compter sur tout le monde ?
Je suis assez triste en ce moment car on met tous une énergie folle et tout le monde critique, parents d’élèves ou autres, tout se contredit en permanence, quelle que soit la décision prise, on bute quelque part.
J. Orlay, DASEN
Les évolutions technologiques et le numérique auront selon elle un impact considérable, « c’est un vrai sujet d’une complexité sans nom dont on ne mesure pas l’ampleur aujourd’hui ».
Mme Grizon présente le constat de rentrée R2020 dans le 1er degré sous forme de diaporama :
Comme ces trois dernières années, la baisse démographique se poursuit : -603 élèves à cette rentrée 2020 en Haute-Vienne, baisse constatée également au niveau national. Cela fait baisser mécaniquement le taux d’encadrement moyen E/C à 22,17 (pour rappel, il était de 24 en 2016). La SG rappelle que malgré cette baisse d’effectifs, le département s’est en effet vu doter de nouveaux postes dans le premier degré (+12 ETP).
Pour les – de 3 ans, perte attendue de 70 élèves d’ici 2 ans, constat national également. Baisse des effectifs importante en accueil des moins de 3 ans.
On passe pour la première fois sous la barre symbolique des 10 000 élèves en maternelle, où la baisse démographique est continue. Cette baisse démographique est visible partout : ville centre, secteur rural, périphérie de Limoges (bien qu’évolution plus stable ici).
L’EP qui était très stable jusque là, commence à perdre des effectifs sur les 23 écoles concernées dont 7 en REP+, avec 72 classes de CP et CE1 dédoublées (11 élèves et 11,2 de moyenne respectivement).
8 écoles privées : baisse d’effectifs ds le 1D sous contrat (-57 élèves), mais en revanche hausse du hors contrat (4 écoles).
Hausse constante de la scolarisation à domicile (hausse en maternelle notable : 83 élèves en préélémentaire sur les 174 du total : confirmation de la tendance observée l’an dernier, liée certainement à l’obligation scolaire dès 3 ans depuis la rentrée 2019).
Mme Grizon précise que malgré l’état d’urgence sanitaire, sauf évolution catastrophique, rien ne s’oppose à la tenue du calendrier de travail habituel de la carte scolaire : elle se tiendra donc avant les vacances de février si tout va bien, et s’inscrira selon elle « dans la tendance baissière des 4 années précédentes ».
A ce jour, 94% des classes du département ont 1 ou 2 niveaux seulement.
Dans le second degré, les effectifs sont relativement stables sur les dernières années, une petite hausse des effectifs au collège compensant une légère baisse au lycée.
Jean-Marc Gauthier l’IEN-A prend la parole pour présenter plusieurs actions reconduites de la DSDEN :
- Plan bibliothèque : il tient à faire un rappel d’éclaircissement car il a pu y avoir des erreurs d’interprétation dans le passé. Il ne s’agit pas ici d’achat de séries de livres pour de la lecture suivie en classe, mais bien d’achat d’albums de littérature de jeunesse pour des prêts de livres dans les familles, dans des écoles éloignées de bibliothèques municipales. La dotation est de 73 500 € sur 3 ans. Chaque école retenue peut bénéficier d’une subvention de 1 500 € pour équiper sa BCD.
- Plan petits déjeuners : il est mis en place pour la deuxième année, prioritairement à Limoges en REP ou écoles PdV (quartiers en politique de la ville), ou en zone rurale isolée, 1€ par enfant et par petit déjeuner servi.
Mme Grizon évoque le nouveau SDEI, mis en place depuis l’an dernier (Service Départemental pour l’Ecole Inclusive) :
Augmentation de 100 élèves en SH environ, hausse conforme aux années précédentes, moyens d’accueil en hausse avec +58,75 ETP d’AESH, soit un total de 650 personnes physiques, qui ne sont désormais plus que des personnels sous contrat de 3 ans (anciens contrats CUI éteints). Les AESH co ont des contrats de 24H dans le 1D, les autres ont des temps partiels.
5 PIAL publics + 1 gros PIAL privé.
Articulés autour des secteurs de collèges, sauf au sud et au Nord où il y a des regroupements. Les pilotes et les coordonnateurs ont été réunis, construction d’une réflexion collective. Enfin, mise en place d’AESH référents pour les autres AESH, interlocuteurs privilégiés pour leurs pairs que la DSDEN souhaite faire monter en compétence.
Organisation du temps scolaire :
Le CDEN adopte normalement les mesures pérennes, mais actuellement, certaines collectivités souhaitent ajuster leur organisation de manière provisoire par rapport au contexte sanitaire, sur la plage méridienne notamment tout en préservant le cadre réglementaire (1h30 de pause min).
Décalage sur les horaires d’entrée ou de sortie, lien à faire avec la Région ou les communautés de communes pour le transport scolaire.
Nous ne pouvons pas borner dans le temps et qu’acceptons nous de bouger, les réponses exceptionnelles apportées localement doivent être contextualisées et bornées dans le temps en raison du contexte sanitaire. J. Orlay
Demande de certaines communes de modifier le cadre réglementaire : augmenter les demi-journées de 3h30, diminuer exceptionnellement la pause méridienne minimale de 1h30, déroger aux 24h hebdomadaires entre autres.
La volonté de passer de 9 demi-journées à 8 demi-journées en ce moment peut se comprendre, mais on s’est rendu compte que juridiquement on n’était pas forcément dans le cadre légal, on s’exposerait donc à des poursuites. La seule préoccupation à avoir selon la DASEN : est-ce que ça sert l’élève ?
Il faut que ça soit localisé dans le temps et l’espace. On a placé la règle pour le bon sens et pour l’équilibre du territoire, il faut qu’on puisse l’asseoir éthiquement et juridiquement parlant, même si j’assumerai de perdre au TGI le cas échéant. J. Orlay
Les rencontres de la DASEN avec les maires ne pourront pas se tenir comme l’an dernier en 2 réunions présentielles (1 Nord et 1 Sud), mais il y aura 4 ou 5 visioconférences où les maires pourront s’inscrire, probablement vers décembre ou janvier.
Nomination de DDEN :
Mme Sylvie VAN DEN BROEK (EEPU Moissannes, HV3)
M. Gilles TALAVERA (EEPU Verneuil/Vienne, HV4)
Mme Evelyne BOULAUD (EMPU et EEPU Eymoutiers, HV6)
Mme Christine HITIER (EEPU Condat/Vienne, HV6)
Ce CDEN de pure présentation est clos à 12h30, après peu de débats finalement autour des revendications des OS. Nous n’avons à ce jour aucune réponse à notre demande faite le 9 novembre auprès de la DASEN de prendre des mesures d’urgence, pour les directeurs-trices notamment, à l’instar des mesures prises à Toulouse ou Nevers par exemple.